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Mariage sans contrat : régime de la communauté réduite aux acquêts
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Modifié le 2023-03-16
Par Direction de l'information légale et administrative
Vous souhaitez vous marier sans signer de contrat de mariage ? Vos biens seront automatiquement soumis au régime légal de la communauté réduite aux acquêts. Les biens que vous possédez avant le mariage restent votre propriété personnelle. Votre patrimoine se compose de biens propres, de biens communs et de dettes. À la fin du mariage, les biens communs sont partagés. Vous pouvez changer de régime matrimonial, sous certaines conditions. Nous vous présentons les informations à connaître.
C'est un régime matrimonial.
Si vous vous mariez sans contrat de mariage, vous êtes automatiquement soumis au régime de la communauté légale.
Il s'agit de la communauté réduite aux acquêts.
Vous n'avez aucune formalité à accomplir pour bénéficier de ce régime.
La communauté réduite aux acquêts distingue les biens suivants :
- Biens vous appartenant à tous les 2, chacun pour moitié : on parle de biens communs
- Biens appartenant uniquement à l'un de vous 2 : on parle de biens propres.
Vos
Ces biens peuvent être acquis par l'un des moyens suivants :
- Revenus tirés de votre travail (quelle que soit l'activité exercée)
- Économies faites sur les revenus des biens appartenant à l'un de vous 2.
Si vous êtes marié, votre patrimoine se compose de biens propres, de biens communs et de dettes.
Biens propres
Les bien suivants sont des biens propres :
- Bien mobilier ou immobilier dont un époux est propriétaire avant le mariage
- Bien reçu par donation ou succession (héritage ou legs par testament) par un seul époux durant le mariage (sauf volonté contraire du testateur ou du donateur).
D'éléments constituent aussi des biens propres, notamment les suivants :
- Vêtements personnels
- Certaines créances et pensions, telles que pensions alimentaires ou d'invalidité
- Indemnité réparant un préjudice corporel ou moral subi par un époux
- Certains biens professionnels nécessaires à l'activité de l'un des époux.
Le bien que vous achetez, durant le mariage, avec de l'argent provenant d'une succession ou de la vente d'un bien propre, est aussi un bien propre. Il faut que l'origine de l'argent soit déclarée dans l'acte d'achat notarié.
Chacun de vous gère et dispose seul de ses biens propres.
Si votre logement familial est un bien propre, celui qui en est propriétaire ne peut pas en disposer seul. Il doit obtenir l'accord de son conjoint. Cette règle vaut aussi pour les meubles qui garnissent le logement familial.
Biens communs
Tout bien est présumé commun, sauf preuve contraire.
Les éléments suivants constituent des biens communs (liste non exhaustive) :
- Salaires et revenus professionnels
- Pensions de retraite
- Gains de jeux
- Revenus d'épargne et de placements.
Pour les biens communs, chacun de vous 2 peut effectuer seul les actes d'administration et les actes de disposition.
Toutefois, votre accord à tous les 2 est nécessaire dans certains cas, notamment les suivants :
- Bail d'un fonds rural ou d'un immeuble à usage commercial, industriel ou artisanal
- Vente, donation ou constitution d'une garantie (par exemple, hypothèque) sur un immeuble appartenant aux 2 époux.
Chacun de vous 2 gère et dispose seul de ses gains et salaires, quel que soit votre régime matrimonial.
L'obligation de remboursement des dettes varie selon que les biens sont communs ou propres à un seul époux.
Pour préserver certains biens propres face aux exigences des créanciers, il vous appartient de prouver que vous en êtes seul propriétaire.
Les règles dépendent des dettes concernées :
En tant qu'époux, vous devez contribuer aux charges du mariage.
Toutes les dettes que l'un de vous 2 contracte vous engagent tous les 2 si elles portent sur l'une des obligations suivantes :
- Entretien du ménage
- Éducation des enfants.
A noter
Sont considérées comme des dépenses d'entretien du ménage ou d'éducation des enfants (liste non exhaustive) :
L'impôt sur le revenu pèse aussi sur vous 2.
Toutefois, si votre épouse/époux fait des dépenses manifestement excessives par rapport aux revenus de votre ménage, lui seul est engagé.
Attention
Dans ce cas, le créancier peut saisir vos biens communs. Mais il ne peut pas saisir votre salaire, ni vos biens propres.
Les dettes dont l'un de vous était tenu avant le mariage restent des dettes personnelles.
C'est le cas pour le capital dû, mais aussi pour les intérêts.
Vous êtes tous les 2 engagés uniquement si vous avez tous les 2 donné votre consentement exprès.
En l'absence d'accord de votre épouse/époux, vous engagez uniquement vos biens propres et vos revenus.
A noter
L'emprunt que vous souscrivez pour une somme modeste nécessaire aux besoins de la vie courante vous engage tous les 2.
L'engagement en tant que caution vaut pour vous 2 uniquement si vous avez tous les 2 donné votre consentement exprès.
En l'absence d'accord de votre épouse/époux, vous engagez uniquement vos biens propres et vos revenus.
Les biens communs sont partagés notamment dans les cas suivants :
On parle de liquidation de la communauté.
Vous pouvez librement changer ou modifier votre régime matrimonial.
Vous devez respecter les conditions suivantes :
- Recours à un notaire
- Respect de l'intérêt de la famille
- Information des personnes intéressées (notamment vos enfants majeurs, vos créanciers).
Votre changement de régime est soumis à l'homologation d'un tribunal uniquement en cas d'opposition d'une des personnes suivantes :
- Enfant majeur
- Représentant d'un enfant majeur protégé ou d'un enfant mineur sous tutelle
- Créancier.
Vous devez être assisté par un avocat.
L’avocat présente une requête au tribunal judiciaire du lieu de résidence de la famille, à vos 2 noms, à laquelle est jointe une copie de l'acte notarié.
A noter
Le changement ou la modification de régime matrimonial est mentionné en marge de l'acte de mariage.
- Code civil : article 220
- Code civil : articles 1387 à 1399-6
- Code civil : articles 1401 à 1408
- Code civil : articles 1409 à 1418
- Code civil : articles 1467 à 1480
- Code de procédure civile : articles 1300 à 1300-3
- Loi n° 2024-494 du 31 mai 2024 visant à assurer une justice patrimoniale au sein de la famille
Dernière mise à jour le 03.03.2022