L'histoire de la commune

Préhistoire et Antiquité

Deux voies romaines se croisaient au niveau du hameau actuel de Guernaven (où l'on trouve des tuiles romaines et d'autres vestiges Romains) : celle de Morlaix à Guingamp et celle de Vorgium à Toul-an-Héry

Moyen-Âge

Plouégat-Moysan est une ancienne paroisse de l'Armorique primitive qui incluait jadis les territoires du Ponthou, Guerlesquin , Botsorhel, et probablement une partie du territoire de Plounérin (la rive gauche du Yar). La paroisse de Plouégat-Moysan, qui dépendait du diocèse de Tréguier, faisait partie d'une châtellenie dépendant de la seigneurie de Trogoff (à ne pas confondre avec une autre seigneurie de Trogoff située en Plouescat), laquelle disposait des haute, moyenne et basse justice.

Pendant la Guerre de succession de Bretagne le château de Trogoff, qui appartenait à Pierre de Trogoff, lequel se prononça pour Charles de Blois, fut occupé par Jean de Montfort entre 1356 et 1364 qui en confia la défense à Olivier de Thomelin, qui sema aussi la terreur dans tout le pays avoisinant.

Jean de Montfort se rangea aux côtés du roi d'Angleterre Édouard III, qui y mit une garnison dont le commandement fut confié à un certain Roger David. Ce dernier commit des brigandages et des sauvageries envers les paysans du Trégor. En mars 1363, Bertrand du Guesclin s'empara du château et le détruit totalement.

Pendant la Guerre de Succession de Bretagne, les bourgeois de Guingamp demandèrent à Bertrand Du Guesclin, qui venait d'être libéré contre rançon alors qu'il était prisonnier des Anglais et s'était réfugié dans la ville, de les délivrer des ravages commis par deux capitaines anglais, Roger Davy qui tenait le château de Pestivien et Thomelin (Thomelin) qui occupait le château de Trogoff en Plouégat-Moysan. Avec 6 000 hommes, il prit et démantela le château de Pestivien en mars 1363 ; il marcha ensuite sur Trogoff, mais Thuomelin choisit de se rendre sans combattre, ayant reçu l'assurance de pouvoir quitter ce château sain et sauf, mais le château fut ensuite aussi démantelé.

Une fois la paix revenue, Yvon de Trogoff, fils de Pierre de Trogoff, prit possession des ruines mais ne les releva pas. Cette branche aînée des Trogoff tomba en quenouille vers 1430 et la seigneurie passa aux mains de différentes familles successives (familles de Ploësquellec (Plusquellec), de Kerasquer, de Tournemine, du Chastellier, de Villeblanche [par exemple en 1513 la terre de Trogoff appartenait à Claude de Villeblanche, seigneur de Broons], de Goulaine, Le Dymoine successivement) au cours de la deuxième moitié du XVe siècle, du XVIe siècle et de la première moitié du XVIIe siècle.

Le manoir de Trogoff

L'actuel manoir fut bâti vers 1643 par Jean de Pensornou, seigneur de Trogoff, avec des matériaux provenant du château détruit.

Une gwerz recueillie par Théodore Hersart de La Villemarqué évoque ces événements, mais prend quelques libertés par rapport à la réalité historique. Selon elle, la ruine de Trogoff fut amenée par l'outrage que le gouverneur du château, un anglais nommé Rogerson, voulut faire à une jeune paysanne, filleule de Bertrand du Guesclin, lequel, en représailles, aurait détruit le château.

D'autres manoirs existaient dans la paroisse, notamment le manoir de La Haye, propriété de la famille Le Rouge de la Haye et de Guerdavid.

Temps modernes

Le 7 mai 1596, lors des Guerres de religion, les troupes de François d'Espinay de Saint-Luc, lieutenant-général pour le roi Henri IV en Bretagne, ravagèrent Le Ponthou, Plouigneau et Plouégat-Moysan. Le registre des baptêmes de Lanvellec dit que « ses gens y restèrent 4 jours, faisant très grand dommages, cruautés et tyrannies, tant aux hommes qu'aux femmes ».

Plus d'une vingtaine de domaines convenanciers furent créés dans la paroisse. Plusieurs lieux-dits leur doivent encore leurs noms de nos jours comme Convenant Marie Goz, Convenant ar Cloarec'h, Convenant Malpot, etc..

De nombreux manoirs existaient dans la commune sous l'Ancien Régime, par exemple ceux de Kerbabu, de Rhumanabet, de Goasarscoën (ou Goascoën), de Dandro, ces trois derniers disparus de nos jours ; le manoir de La Haye était la propriété de la famille Le Rouge de la Haye et de Guerdavid.

Révolution française

Le recteur de la paroisse, Goaffuec refusa de prêter le serment à la Constitution civile du clergé, devenant donc prêtre réfractaire. Louis Le Bourzec, fils de convenanciers de Kerbabu, hameau de la paroisse, fut nommé desservant en 1792.

Guillaume Dohollou, né en 1742 à Plouégat-Moysan, qui avait été recteur de Ploulec'h, fut élu député suppléant du clergé de l'évêché de Tréguier aux États généraux de 1789 ; insermenté en 1791 et arrêté en 1792, il s'exila en Angleterre, puis rentra en Bretagne et fut déporté à l'Île de Ré en 1798 ; il fut après le Concordat de 1801 recteur de Pommerit-Jaudy.

Plusieurs des lieutenants du chef chouan Jean François Edme Le Paige de Bar, dont Jean-Louis Tanguy, dit Ulysse et Roland Madiou, dit Sans-Quartier, tous deux originaires de Plouégat-Moysan et Poëns-Kerily, dit Philippe, sont arrêtés en janvier 1799, dénoncés par François Marie Buhot de Kersers, ancien prêtre défroqué de Guerlesquin.

Le XIXe siècle

Pol Potier de Courcy décrit en 1864 les pratiques superstitieuses qui se déroulaient à la chapelle et à la fontaine de Saint-Laurent-du-Pouldour : « La nuit du 9 au 10 août de chaque année, une foule de dévots s'y rendent des paroisses environnantes et, quand ils ont fait sur les genoux le tour du cimetière, ils entrent en rampant dans un four pratiqué sous l'autel, pour rappeler le supplice du feu infligé à saint Laurent , baissent la pierre de l'âtre et ressortent par l'étroite ouverture qu'assiègent d'autres pèlerins impatients. Puis, après s'être frottés les mains et la figure aux pieds de la statue du saint, ils se dépouillent complètement de leurs vêtements et se plongent à l'envi dans la fontaine sacrée, dont l'eau tombe en cascade sur leur tête ; chaque baigneur, avant de céder la place à un autre, prononce ces paroles sacramentelles [en breton] : "Que saint Laurent nous préserve et nous guérisse des rhumatismes" ».

Louis Ogès a aussi décrit ces coutumes : « Une foule de dévots s'y rendaient le jour du pardon ; les hommes se dépouillaient de leurs vêtements et, dans la tenue du père Adam, qui n'offusquait personne puisque la nuit était noire, ils s'asseyaient à tour de rôle sur un siège de pierre placé en contre-bas de la source dont l'eau retombait sur leur tête et leurs épaules. Ils se livraient avec une sorte de frénésie à ces ablutions nocturnes. Dès que le soleil était levé, les femmes remplaçaient les hommes. Leurs tenues étaient plus décentes : elles conservaient leur jupe et leur chemise et venaient offrir leur tête et leur chevelure dénouée à la cascade dont l'eau préserve et guérit ».

L'autorité ecclésiastique interdit la chapelle, mais elle resta malgré tout vénérée ; on y venait aussi pour vouer à Saint-Yves-de-Vérité et faire mourir dans l'année les gens dont on croyait avoir à se plaindre gravement. Selon Louis Le Guennec la chapelle était encore en état en 1905, mais ruinée quelques années plus tard.

Le 30 septembre 1892 une commission départementale émet un avis favorable à la construction d'une école de filles à Plouégat-Moysan.

Le XXe siècle - La Belle Époque

Répondant en 1904 à une enquête de l'inspection académique, un instituteur de Plouégat-Moysan écrit que « l'instruction religieuse n'est pas donnée en français parce que le clergé sait bien que tout le monde ne comprend pas le français ».

La Première Guerre mondiale

Le monument aux morts de Plouégat-Moysan, inauguré en 1920, porte les noms de 58 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale : parmi eux Mathieu Le Gall et Eugène Le Guen ont été décorés à titre posthume de la Croix de guerre.

L'Entre-deux-guerres

Une agence postale ouvre à Plouégat-Moysan le 1er septembre 1929.

La Seconde Guerre mondiale

Le monument aux morts de Plouégat-Moysan indique les noms de 12 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale : Y. Minihy, P. Le Goff, M. Bivic, François Goasdoué, J. Derrien, E. Le Roy, I. Goareguer, H. Le Guen, G. Mesdon, L. Lahellec, François Goasdoué (homonyme du précédent cité) et M. Bodilis.


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