Patrimoine Civil

Le manoir de Trogoff (1643)

Édifié par Jean de Pensornou, seigneur de Trogoff, époux de Marie de Toulgoët. L'écusson du tympan du portail, chargé des armes de Pentsornou, avait été mutilé. Ce manoir possédait jadis une chapelle privée dont l'église paroissiale conserve une statue de sainte Anne. Dans le champ appelé « parc ar Couldry » était le colombier aujourd'hui disparu et déjà en ruine en 1688. Un aveu de Marie Coroller, veuve de Jacques Allain, sieur de la Marre, de 1688, décrit « le manoir principal de la terre et seigneurie de Trogoff, construit de trois étages avecq ses salles, caves, chambres, galletas et escaliers, contenant de longueur 59 pieds, de largeur 20 et de hauteur 28 ; le pavillon aussy y construit de 3 estages, y compris la cave en terre, contient de longueur 28 pieds, de largeur 16 et de hauteur 24 pieds et 1/2, la maison et écurie de jouxte, l'ancienne maison, la maison à four et cresches à brebis, la chapelle du dit manoir aussy couverte d'ardoise, jardin, cours, verger, fontaine, le bois de haulte futaye et taillis, avecq la rabine appelée rabine du Bezquellou conduisant vers le bourg ».

Le vieux manoir de la Haye

Propriété de la famille Le Rouge de la Haye et de Guerdavid, en 1923, J. A. Quiniou décrit ce manoir ainsi :

Cette maison a une façade en pierres de taille et offre une porte gothique fort simple, quelques fenêtres en accolade et une lucarne de pierre (autrefois il y en avait une autre). A l'intérieur on voit de grandes cheminées à manteau ; près du foyer de l'une d'elles se trouve une fontaine, qui ne tarit que rarement, recouverte d'un banc clos ; on peut y remarquer aussi un bel escalier en pierres de taille, et plusieurs portes élégamment cintrées. Une des chambres, qui offre sur sa muraille des restes de peinture simulant la pierre de taille, s'appelle « chambre du recteur » ; une autre, celle du curé ; elles servirent de logement aux prêtres de la paroisse pendant la réfection du presbytère, faite vers 1874, comme l'indique une délibération du 8 mai 1872, où l'on vote 15 centimes extraordinaires pour l'exercice de 1873 pendant 12 ans pour la reconstruction de l'église et du presbytère. Le grenier est en partie carrelé avec des briques rouges. Dans l'angle nord du pignon, une élégante meurtrière défendait l'ancien portail démoli en 1906. Dans le champ le plus rapproché de la deuxième maison, les ruines du vieux four banal sont encore visibles. Le vieux moulin, qui en dépendait, sur le ruisseau issant de la fontaine de St-Laurent, a fourni les matériaux employés à la construction de la maison « du moulin de la Haye » au bord de la route nationale n° 42. C'était la demeure d'écuyer Le Rouge " ;

 

L'ancien logis de Coatizel ou Coat-Izel (XVIème siècle)

Propriété de la famille du Parc, de Morlaix, en 1923, J. A. Quiniou décrit ce manoir ainsi :

Sa cage d'escalier en forme de tourelle, est terminée par un toit conique surmonté de la girouette traditionnelle. Les fenêtres de l'aile nord sont ornées d'arceaux renaissance. On distingue au pignon un cadran solaire et les traces de deux écussons martelés et une pierre avec l'inscription « 1581 Pierre » sans doute le prénom du premier propriétaire. A l'intérieur existe le vieux lpotager en pierre ; au grenier, une pièce est carrelée de briques rouges ; un coffre de dimensions énormes, dénote une prospérité de récoltes quand le manoir, la métairie et le convenant étaient de la même tenue. Une terre porte le nom de Labyrinthe, n° 23, section B, à Coat-Izel. C'était la demeure de Amateur de Amateur Duparc, commandant du régiment de Béarn en 1789, émigré en 1791 "

Les anciens moulins de Trogoff, de Perran et du Pré. A noter que tous les vassaux de Trogoff devaient porter jadis leur blé au moulin de Trogoff ou de Perran et du Pré, et ceux de Kervayec au moulin de Labbé en Plouigneau ;

des vestiges gallo-romaines à Guernaven, lieu où se croisent les voies romaines de Morlaix à Guingamp et de Carhaix à Toul-an-Héry ;

une enceinte avec des traces de douves (l'ancien château des Trogoff, semble-t-il) ;

l'ancien manoir de Kerbabu, aujourd'hui disparu. Voici ce que dit J. A. Quiniou en 1923 :

Le manoir de Kerbabu, demeure habituelle des Le Dissez, sénéchaux de Trogoff, est divisée en deux fermes dont l'une a encore un escalier extérieur en pierre qui conduit à l'étage supérieur ; et un corps de bâtiment avancé pour disposer la table de famille. Quelques petites fenêtres à arc renaissance sont bouchées. Un mur qui enclot le verger vers St-Laurent a une porte cintrée et une pierre percée d'un trou rond qui permettait de surveiller la chapelle et, sans doute aussi, de s'assurer le plus promptement possible des besoins des pèlerins. Aucune trace de cour close ni pavée n'existe plus ; mais les ruines du vieux four de la frairie de Kerbabu existent à mi-chemin du manoir et du Penquer "

l'ancien manoir de Rhumanabet, aujourd'hui disparu. Voici ce que dit J. A. Quiniou en 1923 :

Le manoir de Rhumanahet, que certains ont voulu attribuer à des Mahométans  ! bien à tort d'ailleurs, est une maison commune bien blanchie extérieurement, qui n'aurait aucun aspect d'ancienne demeure, sans sa porte d'entrée cintrée et, au pignon ouest, un reste de lieu d'aisance de l'étage supérieur. Il a appartenu aux Le Blonsard du Bois de La Roche "

l'ancien manoir de Goasarscoën (ou Goascoën), aujourd'hui disparu. Voici ce que dit J. A. Quiniou en 1923 :

Le manoir de Goasarscoën n'a rien ni de féodal, ni de seigneurial. C'est une maison à un étage, avec cours closes par des bâtiments autrefois en genêts et portail à voûte simple. Aucun ornement ne se remarque aux fenêtres ni portes ; des pans de murs indiquent l'existence d'un verger clos ; d'ailleurs un noyer et deux pruniers en sont les derniers vestiges. Il fut la demeure des Le Teurnier et appartient aux héritiers du célèbre abbé Bernard-François Le Teurnier, de Plougonven, qui y résida à différentes reprises, sans doute entre deux cures quelconques. Il fut présent à chaque réunion du corps municipal de la commune comme un des douze plus imposés, jusqu'à sa mort. Bon nombre de personnes se souviennent de le voir arrivant à cheval de sa résidence habituelle ; il faisait exploiter lui-même sa ferme ; bon nombre encore se souviennent de l'avoir vu aux séances de catéchisme avec ses « taolennou » qu'il expliqua lors de la mission de 1875. Il confirma le don à la commune de la chapelle de St-Méen que son oncle avait acquise pendant la Révolution. Dans sa chambre, fort délabrée, il y avait un buffet contenant de belles liasses de papiers qui ont disparu on ne sait comment. On est tenté de croire que là, comme à Trogoff et Goasilirit, les rats et souris sont plus voraces qu'ailleurs " ;

l'ancien manoir de Dandro, aujourd'hui disparu. Voici ce que dit J. A. Quiniou en 1923 :

Il ne reste de l'ancienne demeure des Rochuel (branche des Trogoff), puis des Dresnay et Castellan, que le moulin devenu maison d'habitation, fort banale ; dans le mur d'une étable à étage, est encastrée une pierre en forme d'écusson français, mais dont toute inscription a été martelée. Quelques pans de murs disséminés sur un espace de plus de 300 mètres carrés laissent supposer une ancienne cour close ; l'étang du moulin est envasé et sera prochainement transformé en prairie. Deux pruniers marquent encore l'existence d'un ancien vergé. L'allée qui y conduit de la route vicinale de St-Laurent à Tropostec, débute par une entrée, qu'on devine avoir été monumentale ; un passage pour les piétons par-dessus une dalle posée de champ sur deux marches, était réservé à droite. Les racines des nombreux châtaigniers qui ombrageaient l'allée se voient encore. Si c'est actuellement un domaine peu remarquable, quant à l'impor­ance, quoique d'un seul tenant, il suffit de se rappeler que les tenures de Tropostec, Coat-Frec et Quistillic en faisaient autrefois partie pour compter la maison noble de Dandro comme une des plus importantes de la région " ;

le pont ar Forest (sur le Douron).